La réduction des sels de voirie
Trop de sel n’est pas bon pour notre santé, ni pour celle du lac Saint-Augustin !
Le lac Saint-Augustin est entouré d’un réseau routier qu’il faut entretenir durant l’hiver pour des raisons de sécurité routière.
Un tronçon de l’autoroute Félix-Leclerc traverse également son bassin versant. C’est sans compter les surfaces des propriétés privées dans le bassin versant qui utilisent ce sel pour l’entretien des stationnements et des allées.
Les sels ne se dégradent pas dans l’environnement, ils ne se volatilisent pas non plus, ils s’accumulent soit dans les sols, soit dans les plans d’eau.
L’organisme Abrinod, l’OBV PRNS et la MRC des Laurentides ont élaboré un document portant sur les pratiques écoresponsables pour le déneigement. Il résumé bien la situation des sels de déglaçage et les lacs.
Le sel le plus utilisé sur toutes ces surfaces est le chlorure de sodium, celui-là même qui est sur nos tables ! Il est très efficace et peu coûteux. Mais, ce sel est très soluble dans l’eau. À son contact, il va se dissocier en ions Na+ et Cl-. C’est la partie Cl- ou chlorure qui pose problème. C’est la concentration de l’ion chlorure que l’on mesure dans l’eau pour visualiser les impacts des sels de voirie.
Les chlorures ne se dégradent avec le temps, il ne s’évaporent pas non plus !
Le gouvernement fédéral a conclu en 2001 que les sels de voirie qui contiennent des chlorures sont considérés toxiques pour l’environnement.
L’accumulation de chlorures dans une eau douce comme celle du lac Saint-Augustin, a des impacts négatifs sur la faune.
Et si le sel s’infiltre dans le sol, il peut aussi rejoindre la nappe phréatique qui alimente le lac par des sources souterraines.
L’eau salée est plus lourde que l’eau douce. Avec les apports en chlorures chaque hiver, le fond du lac devient saumâtre, c’est-à-dire que son eau a plus de salinité que l’eau douce, mais pas autant que l’eau de mer.
Les poissons du lac Saint-Augustin qui nagent habituellement en eau douce, doivent s’adapter à cette nouvelles réalité ou disparaître.
On ne les voit pas car ils sont dissous dans l’eau, mais ils sont là !
Durant les redoux de l’hiver et lors de la fonte des neiges, les eaux pluviales transportent les ions chlorures dissous et les acheminent au lac à travers le réseau d’égout pluvial, les fossés, les ruisseaux et les terrains. Une fois dans le lac, l’eau salée plus lourde que l’eau douce, se loge au fond.
Les chercheurs de l’Université Laval ont constaté que la présence de sel dans l’eau du lac Saint-Augustin augmentait graduellement avec les années et ils ont confirmé la présence, au fond du lac, de microorganismes typiques des milieux saumâtres (mélange d’eau douce et d’eau salée). Les baigneurs et les riverains n’en voient pas encore les conséquences car c’est surtout le fond du lac qui devient salé.
Le chlorure est généralement présent en faible
concentration dans les eaux de surface naturelles au Canada. Les concentrations sont normalement inférieures à 10 mg/L, même plus près ou inférieures à 1 mg/L. Or, au lac Saint-Augustin en 2006, cette concentration approchait le 2 mg/L.
L’eau salée contribue au changement de densité de l’eau dans un lac et réduit les brassages naturels des eaux qui surviennent chaque printemps et chaque automne. Cette situation peut favoriser le manque d’oxygène dissous dans l’eau d’un lac.
Comment réduire à la source notre consommation de sels de voirie ?
Les villes
Les deux villes (Québec et St-Augustin-de-Desmaures) qui se partagent la responsabilité du réseau routier municipal dans le bassin versant, ont adopté et mis en œuvre une politique visant à réduire l’épandage de sel près de cette zone sensible. Elles utilisent des mélanges sels-abrasifs.
La gestion des sels de voirie est une science ! Les Villes peuvent prévenir les pertes de sel durant son transport ou son entreposage, mieux calibrer les équipements d’épandage, notamment en utilisant des contrôleurs électroniques dans les véhicules et la télémétrie véhiculaire pour la cueillette de données, introduire des agents de pré-mouillage des sels, avoir recours aux stations météoroutières mobiles, former la main d’œuvre et moduler les mesures d’épandage selon les caractéristiques de la route, notamment les pentes.
Les citoyens et citoyennes
Vous pouvez contribuer vous aussi en :
Grattant bien les surfaces afin d’éviter les sels
Utilisant plutôt des mélanges sable-sel
Utilisant des produits antidérapants seulement comme alternatives aux sels
Portant des bottes à crampons
Réduisant la vitesse sur les routes où les quantités de sel sont réduites pour protéger le lac. Surveillez les panneaux d’affichage.
Une volonté gouvernementale d’agir
2004 – Code de pratique pour la gestion environnementale des sels de voirie (Environnement Canada)
2010 – Lancement de la Stratégie québécoise
pour une gestion environnementale
des sels de voirie (MTQ)
Le ministère des Transports (MTQ)
Le MTQ est responsable du tronçon autoroutier et de ses fossés de drainage qui traversent le bassin versant du lac Saint-Augustin.
Les engrais destinés à la croissance des plantes terrestres ne sont pas compatibles avec les plantes aquatiques et des algues.
Les sels utilisés dans le bassin versant ne sont pas compatibles avec l’écosystème du lac.
Les coliformes fécaux issus de la présence humaine dans le bassin versant ne sont pas compatibles avec la santé du lac Saint-Augustin.
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